Découvertes sous-marines à Bunaken

Rappel des faits : nous sommes fatigués après nos trois vols pris à la suite, notre pseudo nuit de 1h à 4h du matin pour attendre l’ouverture de l’enregistrement de notre dernier vol de Jakarta à Manado, tout au nord des îles Sulawesi, en Indonésie. Nous découvrons un nouveau pays un peu groguis, il faut rapidement comprendre comment marchent les transports pour nous rendre au port. Nous avons en effet décidé de prendre un dernier bateau pour rejoindre l’île de Bunaken, l’un des plus beaux spots de plongée de l’Indonésie.

En sortant de l’aéroport, nous voulons prendre une « microlette » afin d’économiser comme toujours quelques centimes d’euros. Cela ressemble à un mini monospace bleu ayant parcouru déjà des millions de kilomètres, un mini volant de karting, et aucune commande qui fonctionne mises à part les fonctions essentiellement nécessaires à la progression dans la ville : klaxon et autoradio.

Par chance, une indonésienne des plus sympathiques nous guidera de A à Z jusqu’au port, et même jusqu’à ce que nous mettions nos gros sacs dans le bon bateau. Est-ce que l’on paraissait si fatigués que ça pour qu’elle nous aide autant ? Quoiqu’il en soit, cette aide presque providentielle nous évitera des heures de galère et des minutes de discussion.

Nous retrouvons à Manado une ambiance un peu plus indienne comparé au Vietnam : moins de trottoirs, une circulation beaucoup plus chaotique, et une population extrêmement métissée. Sur le bateau, Sophia essaie de se reposer un peu avant d’attaquer la traversée agitée. Nous rencontrons trois autres français : Quentin et Manoé, qui voyagent deux mois en Indonésie avant de se rendre en Australie pour un an, et Pierre, en vacances pour un mois aux îles Sulawesi. Nous ne le savons pas encore, mais nous passerons plus de quinze jours ensemble au final !

Sur l’île de Bunaken, nous passerons quelques jours chez Lorenso, charmante guesthouse au bord de l’eau avec un propriétaire haut en couleurs des plus sympathiques. Pour 400 000 roupies par jour pour nous deux soit 27€, nous avons l’hébergement, trois repas délicieux (avec du poisson au moins une fois par jour), et l’eau, le café et le thé à volonté. Il n’y a pas besoin de débourser plus, le spot de snorkeling (plongée libre avec masque et tuba) se situe juste en face. L’ambiance y est paisible, avec le coin hamac, la balançoire, la salle à manger, le bar dans lequel Lorenso proposera un concert la veille de notre départ.

Comme nous sommes sur un des plus beaux sites de plongée de l’Indonésie, je me lance, je décide de m’y mettre et de m’offrir le cours Open water de PADI. Cela consiste à apprendre les bases de la plongée afin d’être autonome et connaître les bonnes réactions en cas de problème. Se retrouver à 20 mètres sous la surface de l’eau est une expérience grisante, un peu angoissante mais exaltante : un nouveau monde s’offre à vous, dans lequel vos repères sont totalement modifiés, le son est différent voire inexistant, vous entendez quasiment uniquement votre propre respiration, vous ne pouvez plus parler, mais vous gagnez le privilège de vous déplacer en trois dimensions.

La vie sous-marine est riche de milliers de poissons différents, nageant au milieu de coraux de pleins de couleurs différentes. La deuxième plongée reste sûrement mon plus beau souvenir de Bunake : nous avons longé un mur de corail de 40 mètres de haut à 20 mètres de profondeur, tandis que le courant nous permettait sans effort d’avancer et d’admirer la faune sous-marine, notamment les tortues cachées entre les coraux. Pendant les trois jours de cours de plongée avec 2 plongées par jour, Sophia m’accompagnait avec son masque et son tuba, et elle n’a pas été déçue non plus…

Nous repartons de Bunaken avec des images plein les yeux. Ces quelques jours sont loin d’avoir été de tout repos, puisque nous avons aussi tenté de pêcher avec Quentin, j’ai dû potasser mon examen de plongée deux après-midis de suite et passer l’examen la veille du départ, et deux jours avant je me suis levé pour regarder un match de l’Euro France-Islande sur un écran cathodique en noir et blanc. Mais j’ai été lâche, à la mi-temps et 4-0 pour la France je suis retourné me coucher…