Encore des volcans à escalader à Berastagi
Après s’être créé une petite routine à Tuk-tuk, on part pour Berastagi aujourd’hui, ville étape avant de continuer vers la jungle (avec pas moins de 9 avocats dans le sac de Sophia). Un des deux volcans de la ville est en éruption, peut-être va-t-on arriver à voir de la lave en fusion…
La première étape est de prendre le bateau qui passe nous chercher au pied de notre chambre vers 7h20. Je pensais que la traversée se ferait dans la foulée, mais en réalité le bateau fait l’omnibus dans tous les hôtels, et on arrive de l’autre côté du lac vers 9h seulement. La deuxième étape est de se rendre à Siantar. Bien entendu les agences de voyage au sortir du port proposent trois fois le prix normal. On va à pied à la gare routière où comme d’habitude il n’y a pas un chat. Le bus ne s’y arrête pas mais est juste à côté sur la grande route. On court le rattraper, trop tard, on le voit partir au loin. Et puis 30 secondes plus tard un minivan s’arrête, et nous prend en charge. Sophia n’est pas rassurée, c’était un peu trop facile. Une heure plus tard, on descend du minivan, et effectivement le conducteur demande plus d’argent que ce qui avait été convenu au départ… Que dalle, on ne nous la fait pas à nous.
Là on se fait un peu alpaguer pour le bus suivant. Forcément, on est encore sur nos gardes. Ce qui est dommage, c’est que parfois il n’y a pas d’arrière-pensée malveillante … Mais comment faire la différence ? On prend le temps de réfléchir, le policier local vient même nous « aider » en confirmant la destination et le prix (ceci-dit même avec lui on n’est pas totalement rassuré). Finalement, c’était le bon filon. Par contre le chauffeur roule littéralement comme un taré. Le conductor (celui qui s’occupe des tickets et des bagages) n’est pas plus rassurant, il monte sur le toit à pleine vitesse pour vérifier on-ne-sait-quoi. Et l’intérieur ne rassure pas non plus : les sièges sont des armatures soudées manuellement avec des carrés de mousse recouverts de tissu. On arrivera quand même sains et saufs dans la ville étape suivante. Changement de monture encore une fois, et nous voilà arrivés à Berastagi.
On part se balader dans la ville. La route principale est assez bruyante et très passante. Nous sommes entre deux grosses villes de Sumatra. On en profite pour faire un tour au marché et acheter tomates, citrons et oignon pour compléter avec les avocats. On ajoutera sur la liste un jus de canne à sucre et une espèce de grosse crêpe au chocolat d’un centimètre d’épaisseur. Nous voilà parés pour un petit festin sur le balcon de notre chambre à 4€ la nuit.
Le lendemain nous partons pour escalader un dernier volcan en Indonésie. On voulait se rendre à celui en éruption, mais le périmètre de sécurité interdit de trop s’en approcher, et nous ne pourrions pas voir de lave de toute façon. La balade sur le Gunug Sibayak a l’air assez facile et devrait nous prendre la journée. Sur la route on reprend de quoi faire un pique-nique, et on patiente 10 minutes pour avoir des œufs durs. Nous commençons à parler un peu l’indonésien, c’est agréable d’arriver à se faire comprendre. Et de toute façon, le mec du coin qui parle le moins pire anglais est toujours rappelé à la rescousse.
La première partie de la marche est assez monotone, la route est goudronnée et longe la jungle. Nous verrons quand même quelques singes et oiseaux. Puis on arrive à une espèce de camp de base du volcan, désert. Pas une échoppe n’est ouverte, bizarre. On croisera quelques personnes en continuant à monter.
L’odeur de soufre devient de plus en plus présente au cours de l’ascension. Les premières fumées sont visibles au loin, associées à un bruit de cocotte minute permanent. On se rapproche ou pas ? Là-haut on aperçoit des silhouettes qui ont l’air de jouir d’une sacrée vue. Demi-tour, on va essayer de prendre le chemin qui monte droit dans la pente, peut-être qu’il y a le même type de lac bleu que dans le cratère de l’Ijen.
Ca grimpe raide, nos mains sont mises à contribution. Le chemin est plus ou moins indiqué par la couleur de la roche, qui s’effrite au passage des randonneurs. On arrive enfin en haut, attention il n’y a pas de barrière de sécurité.
La vue est un peu limitée par le brouillard qui s’est levé tout doucement. J’ai quand même un doute sur la nature du nuage : ne serions-nous pas un peu envahis par la fumée de l’éruption du volcan d’à côté ? (la première personne du singulier est importante ici, apparemment pour Sophia c’était évident qu’il s’agissait simplement de brouillard…). La visibilité se dégrade encore un peu mais le vent souffle fort. On parie donc sur un changement de la visibilité dans les prochaines minutes, et on décide de pique-niquer en haut, à l’abri d’un rocher, sans grand enthousiasme (Sophia adooore les pique-niques, et se sent complètement frustrée si les conditions ne sont pas i-dé-ales).
A la redescente, les éclaircies sont suffisamment fréquentes pour nous aider. On passe près des vapeurs de souffre qui jaunissent la roche. Je dois me résigner : je ne pourrai pas prendre une belle photo. Même en attendant un peu le nuage ne s’estompe pas. Tant pis.
Le retour nous semble un peu long parce-que cette route est un peu trop goudronnée et monotone. Comme souvent nous avons tout fait à pied de A à Z, on se sera absentés 6h de notre chambre. Bilan mitigé.