Les temples d’Angkor
Ce matin nous partons en direction de Siem Reap, la ville juste à côté des fameux temples d’Angkor. Un premier mini-van nous emmène prendre un plus gros bus qui doit rouler autour de 20-30 km/h. Après une bonne demi-heure, nous comprenons : le bus a un problème de roue, il s’arrêtera encore une demi-heure pour réparer tout ça. En arrivant à Siem Reap, on saute presque du bus à un feu rouge pour atteindre une guesthouse. Par chance, nous trouvons une chambre au rez-de-chaussée très fraîche : 8$ la nuit, et même pas besoin de clim.
Nous ne le répétons peut-être pas assez souvent, mais il fait super chaud ! Nous n’arriverons pas à nous décider à sortir la tête de la guesthouse, nous étudierons de près tout ce qu’il faut voir et à quelle heure à Siem Reap. Les guides ont la fâcheuse tendance à dire pour chaque temple : y aller tôt en matinée, et au coucher du soleil. Il va falloir faire des choix.
Le lendemain, nous mettons le réveil à 4h30 pour aller voir le lever du soleil. Raté, nous partirons vers 6h, c’était trop dur. Nous partons en vélo lorsque le soleil se lève. Depuis le début de notre voyage, nous regardons souvent les différents moyens de transport, et le tuk-tuk reste un luxe même si nous le prenons parfois. Le circuit proposé en tuk-tuk est facturé 15$, sachant qu’il fait environ 20km, alors que le vélo coûte 1$ la journée. Le choix est vite fait, seul petit détail, ce que nous avons économisé en tuk-tuk, nous le dépenserons en eau ! Sous 40°C, et parfois peu à l’ombre, 2 litres partent en moins d’une heure.
Nous découvrons enfin Angkor Vat, le plus connu des temples, car le plus grand et le plus massif. Angkor Vat était le centre d’une ville gigantesque pour l’époque, et seuls les bâtiments religieux étaient construits en pierre, les habitations en bois n’ont pas traversé les siècles de la même façon. Le roi se prenant pour un représentant de Shiva sur terre, il fit construire ce gigantesque temple dont il ne reste aujourd’hui que les pierres : beaucoup de statues et de pierres précieuses ont été pillées au cours des années par un peu tout le monde (occidentaux, Khmers rouges, voisins, …)
Le temple suivant est un peu plus mystérieux, il s’agit du Bayon, avec ses tours à 4 têtes. Avant d’y entrer, nous passons par une porte d’enceinte déjà magnifiquement sculptée.
Et en fin de journée, nous passons dans le temple qui représente l’image que nous pouvons avoir d’Angkor, celle où les pierres sont entrelacées de racines, signe que la jungle reprend ses droits.
Le retour vers 17h est difficile ! Après une journée chaude à pédaler, 10km sans s’arrêter et sans ombre sont éprouvants. Heureusement nous trouvons notre boisson du voyageur la plus réconfortante : le jus de canne à sucre frais, un délice ! Nous mangerons le soir avec Sakaro, une connaissance de Patrick, et nous découvrirons pour la première fois Pub Street, pas besoin de vous faire un dessin.
Si nous voulons voir un jour le soleil se lever sur Angkor Vat, il va bien falloir mettre encore le réveil. Cette fois-ci, mission réussie, notre connaissance de la distance à parcourir nous a peut-être aidés à nous lever. Sur la route, c’est la grande transhumance vers les temples : tuk-tuk, 4×4, scooters, et… nous en vélo.
C’est quand même pas mal comme vue !
Nous irons également dans un autre temple nous faire tirer le portrait.
Et nous repasserons au Bayon, notre temple préféré afin de le voir éclairé de la douce lumière du matin.
Puis… nous rentrons nous coucher ! Il doit être 10h du matin, la fatigue se fait sentir, et la chaleur demande d’être à 100% de ses capacités pour l’affronter.
Nous ressortirons le soir pour un peu de shopping : sandales et t-shirt pour moi, rien pour Sophia.
L’ambiance est encore très asiatique, avec ses multitudes de bars roulants, et cette luminosité si caractéristique.
Alors que nous cherchons un restaurant, nous tombons sur Bernard que nous avions rapidement croisé à Battambang. Cette fois, nous mangeons avec lui ! Bernard est retraité marseillais, il travaillait pour les services sociaux. Il a beaucoup voyagé, passion commune avec sa femme, mais depuis quelques années, il ne peut plus voyager en groupe organisé, il préfère la liberté du sac à dos. Mais chose étonnante, sa femme ne le suit pas, ils voyagent donc séparés.
Le lendemain, nous louons un scooter pour faire le grand circuit, plus de 60km. En vélo ce n’aurait pas été possible. Plusieurs personnes nous demandent d’ailleurs où nous l’avons loué, puisque eux n’ont pas pu, ou on leur a dit que ce n’était pas possible. Lobby des chauffeurs de tuk-tuk ? Peut-être, mais il est plus probable que cette interdiction de louer des scooters aux touristes ait été levée depuis peu. On commence par quelques temples encore recouverts d’arbres pour changer.
Sur la route, nous voyons des livreurs de glaçons qui peuvent nous paraître anachroniques, mais ici, toutes les glacières du bord de la route sont alimentées en glaçons tous les jours. Sacrée logistique.
Après 20km de route, nous arrivons au temple Banteay Srey. En grès rose, il est taillé beaucoup plus finement que les autres temples. Il aurait été taillé par des femmes au vu de la finesse des détails. Je vous laisse juger par vous-même.
Au retour nous tombons sur le musée de la mine terrestre (antipersonnelle et antichar), créée par un cambodgien à l’histoire peu banale : enlevé à ses parents par les khmers rouges, il a ensuite fuit pour rejoindre l’armée vietnamienne et a lui-même posé des centaines ou des milliers de mines… Une fois la guerre finie, il a commencé à aller les désamorcer seul de façon artisanale … puis de fil en aiguille a créé sa fondation et ce musée, qui explique également la guerre civile qui a fait rage dans la deuxième moitié du XXème siècle.
Il est 16h, nous filons à Angkor Vat afin de profiter de la meilleure des lumières sur le temple. Miaou prend la pause, et nous faisons également un concours de sauts…
Au retour, nous testons le sugar palm juice, qui vient des palmiers que vous voyez sur les photos. Sophia a l’impression de boire du jus de haricot, moi de l’écorce de palmier. Ce n’était pas mauvais pour autant, et bien rafraîchissant.
Le lendemain nous nous baladons dans Siem Reap en vélo encore une fois, et nous irons au massage le soir. C’était un peu décevant, on a payé 1h, ça aura duré 30min. Malgré la remarque et la ristourne faite, nous gardons le sentiment qu’il va falloir chronométrer la prochaine fois, dommage.
Le soir nous avions donné rendez-vous à Bernard au même endroit afin de diner ensemble, nos programmes de visite ne pouvant pas correspondre, nous avons visité chacun de notre côté. D’autre part, lui est déjà venu à Angkor. Nous prenons un bon repas, Sophia part sur un steak frites et moi un calamar grillé, nous passons un bon moment. Bernard nous offre même des cocktails, il fait partie des nombreuses personnes bienveillantes d’une autre génération qui nous encouragent dans notre projet.