Une après-midi à Mandalay …
Comme évoqué dans le précédent article, nous avons souhaité rester un jour de plus à Thipaw, et donc un jour de moins à Mandalay, soit un séjour de seulement une demi-journée dans cette ancienne capitale royale. Pourtant d’après le guide du Routard, il y a un tas de trucs à voir à Mandalay. Mais je crois qu’on a eu notre dose de pagodes dorées et de vénérables bouddhas. Aussi et surtout, Mandalay est une grande ville et on se rend compte que les grandes villes, ce n’est pas vraiment notre tasse de thé … Voilà ce qui explique ce choix.
Après les quelques heures de bus habituelles, nous voilà donc à Mandalay pour une après-midi. Bien évidemment, il a (encore) fallu faire un choix en ce qui concerne les visites (ou plutôt LA visite en l’occurrence) : pour Thibault c’est une évidence, nous ne pouvons rater le pont d’U-Bein, le plus grand pont en teck du monde.
Il a été construit en 1849 au-dessus du lac Thaungthaman depuis Amarapura, ancienne capitale royale elle aussi, et mesure 1200m de long.
Je vous avoue que personnellement, je m’attendais à autre chose … Une couleur marron foncée et luisante, laquée par exemple. En fait ce sont juste des planches grises, délavées, hétérogènes dans leur taille. Impressions de Thibault : « Pas exceptionnel, pas magique, joli, mais voilà quoi. Trop de monde, le dessous n’est pas super beau … » …
Et dire que le Routard nous avait promis un des moments forts de notre voyage ! Perso j’ai eu davantage la chair de poule aux joues (dédicace to Alicia L. ;-)) lors de la traversée du troupeau de vaches dans le lac Inle. Eh bah voilà, nous voilà donc blasés !!
Nous sommes désormais conscients que pour un même lieu visité, le sentiment qu’on en garde diffère grandement en fonction des personnes, et, pour une même personne, en fonction des circonstances : météo, moment de la journée, événements positifs ou négatifs survenus précédemment, état d’esprit, de fatigue et de santé au moment de la visite, etc.
Exemple : Lever de soleil sur Bagan.
– Option 1 : pagode avec belle vue, pas de nuages, montgolfières pour compléter le tableau, en forme.
– Option 2 : pagode avec vue décevante, brume cachant le soleil, pas de montgolfières à cause du vent, barbouillée à cause de la salade de la veille.
=> Tout est une question de circonstances. Parfois on a de la chance, parfois on n’en a pas. Et cela se décline à l’infini :
Autre exemple : Nage avec les phoques en Gaspésie (Québec).
– Option 1 : beau temps, mer calme, eau claire, on est pépères.
– Option 2 : vent, houle, mal de mer dans l’eau, impression que l’on va se noyer.
J’ai d’ailleurs l’impression qu’on se souvient plus des moments où on n’a pas eu de chance. Comme si le concours de circonstances idéales était la normalité.
Bref, notre expérience du pont d’U-Bein ne fut pas affreuse, loin de là, mais en aucun cas mémorable. Les superlatifs un peu trop imprégnés de subjectivité devraient être rayés du Routard d’ailleurs (tout comme les photos dans le Lonely Planet).
On se pose sur un banc à l’ombre (la chaleur est suffocante), et on observe ce qui nous entoure, pendant un long moment. C’est ce qu’on préfère.
Plus le soleil descend sur l’horizon, plus le nombre de touristes occidentaux augmente. Allez, il est temps d’y aller.