Thipaw l’authentique
Le matin nous nous rendons à la gare pour prendre le train, ce sera la première et dernière fois au Myanmar. Nous prenons le seul train qui existe dans la journée dans ce sens, ce qui crée l’atmosphère particulière d’un petit évènement. Nous voyons des images d’un autre temps.
Après 30 min d’attente, nous partons à une vitesse très raisonnable, et nous comprenons vite pourquoi ! Ca bouge dans tous les sens, enfin surtout de gauche à droite, on espère juste que l’on ne va pas dérailler.
Malgré ça, les vendeurs ambulants essaient tant bien que mal de vendre leur marchandise ! Et puis après quelques heures de train, nous apercevons le fameux viaduc. Par chance, les rails serpentent dans les montagnes lentement avant d’atteindre le viaduc.
Le passage se fait à allure très lente, nous sommes totalement compréhensifs. La profondeur de la vallée est impressionnante lorsque l’on passe juste au-dessus. J’ai eu besoin de me cramponner pour la photo, il n’y a pas de porte. A quoi servirait-elle de toute façon ?
Le lendemain matin, nous recroisons dans notre guesthouse le canadien qui nous avait parlé du viaduc, et il nous parle de deux choses à faire et une à ne pas faire. A ne pas faire : aller dans le Nord de Thipaw, où le peuple shan se défend de l’armée birmane. Lui est allé au contact sans le savoir, et s’est fait racketter tous ses dollars, face à un birman avec une kalachnikov prête à servir. Mais il parait qu’ils ne tuent pas les touristes…
La première chose à faire était de visiter une fabrique de blocs de glace qui marche uniquement à la force du courant, sans électricité ! Grâce à l’eau, une turbine entraîne un arbre, qui entraîne par jeu de poulies un compresseur. Le compresseur comprime de l’ammoniac qui se liquéfie, et refroidit de l’eau salée. Cette eau salée est ensuite au contact de caisson en aluminium remplis d’eau potable. Et c’est parti pour 72h de procédé avant d’avoir les glaçons. Le gérant n’est autre que le petit fils de celui qui l’a créée. Nous somme accueillis comme des rois : il nous offre un thé et nous remercie d’être venus jusqu’ici.
Ils arrivent même à conserver les blocs de glace 2 mois dans de la balle de riz.
La photo de groupe avec le gérant/mécano/responsable communication de l’usine (et notre travel buddy Jérémy – je ne vous ai pas dit qu’on avait retrouvé ici Juliette, Alicia et Jéremy, rencontrés à Mawlamyaïne, puis revus à Hpa-An et Kalaw ?).
La deuxième chose à faire était de visiter le palais shan. Ce n’est pas tant la magnificence du palais qui valait le détour, mais l’histoire controversée du dernier prince shan, capturé par la police birmane dans les années 70, et dont personne ne connaît le triste sort. Sa nièce était là pour nous raconter son histoire, et témoigner pour tenter de ne pas faire disparaître la mémoire de la dynastie shan. La femme du prince disparu était une autrichienne, Inge Sargent (elle est d’ailleurs encore en vie, et vit aujourd’hui exilée aux Etats-Unis), qui a écrit Twilight over Burma, my life as a Shan Princess.
En sortant du palais, nous allons nous balader dans la campagne, sans pour autant nous éloigner beaucoup du centre.
Intrigués par un énorme arbre, nous tombons sur un groupe d’écolières ravies de pouvoir se prendre en photo avec Sophia.
Nous réservons le billet de bus pour nous rendre à Mandalay car notre vol est dans deux jours. Ce fût vraiment court ici, nous aurions voulu voir plus de choses. Et puis non en fait on ne part pas demain, mais après demain. C’est possible d’échanger les billets de bus ? Après un coup de téléphone, on nous répond que oui. Parfait.
Et le lendemain, nous partons nous balader en vélo comme hier.
Tellement chouuuuuuuuuu ces petits chiens ^^