De l’Asie au Pacifique

On ne sait plus trop pourquoi on se retrouve à faire des marathons comme celui-là. Nous sommes à Banda Aceh en Indonésie, et nous serons en Polynésie française dans 3 jours, en passant par la Malaisie puis la Nouvelle-Zélande.

Nous quittons Banda Aceh au petit matin pour rejoindre Kuala Lumpur. Il s’agit de ne pas manquer ce vol, parce-que les vols de Kuala Lumpur à la Polynésie ont été réservés depuis longtemps, et si nous les ratons… nous préférons ne pas y penser. Sans s’en rendre compte, nous laissons le continent asiatique sur lequel nous sommes depuis 7 mois et demi, quand même. L’Inde, la Birmanie, la Thaïlande, le Cambodge, le Laos, le Vietnam, l’Indonésie : que de moments vécus qui se transforment tout doucement en souvenirs gravés dans nos mémoires. Nous nous étonnons de tourner cette page sans s’en rendre vraiment compte, et surtout sans nostalgie. La Polynésie nous réserve encore plein de surprises que nous avons à découvrir.

La suite du voyage est un ensemble de petites histoires vécues dans des grands aéroports internationaux, là où les centres commerciaux et les terminaux ne font plus qu’un, dans un environnement insipide où le consommateur est roi.

En arrivant à Kuala Lumpur, nous montons dans un ascenseur. Derrière nous un groupe d’hommes, une bonne dizaine et anormalement proches les uns des autres, bizarre. En effet, on se rend rapidement compte qu´ils ont les pieds et les mains attachés et reliés à une sorte de chaîne ! Ce sont des prisonniers en file indienne, escortés par deux ou trois gardes. Quelle face d’ascenseur adopter dans ce cas précis ? Nous n’avons pas trouvé je crois. Au contraire et contre toute attente, Sophia se retient même d’éclater de rire… C’est nerveux, me dira-t-elle.

A Kuala Lumpur toujours, j’ai le malheur (très grand) de perdre mon équerre attachée à mon cou depuis presque 8 ans. (Petit message personnel : ça me gratte énormément maintenant…) Nous retournons deux fois sur nos pas en reprenant la navette interne de l’aéoport puisque nous avons dû changer de terminal. En vain. Tant pis, je préfère porter les objets au risque de les égarer, plutôt qu’ils perdent de leur éclat en restant au fond d’un tiroir.

Après une bonne dizaine d´heures de patience, nous décollons le soir pour Auckland en Nouvelle-Zélande. Déjà tout doucement la population autour de nous change, il y a de moins en moins d’asiatiques, de plus en plus d’occidentaux, et quelques maoris. En arrivant à Auckland, le douanier nous demande comment ça va, nous sommes surpris. Eh bien écoute pas trop mal ! Il faut montrer patte blanche pour tout ce qui est végétal sinon gare à l’amende. Comme on vient de faire un trek dans la jungle, on contrôle même les baskets de Sophia. Et si on avait eu une tente, elle serait passée au lavage. C’est pas des rigolos ici.

Nous sommes partis en plein hiver de France, et le temps à Auckland est assez automnal, il tombe une petite pluie fine, et il fait froid. Nous avons l’impression de sortir de notre bulle de voyage pour retourner dans ce froid humide, alors que depuis janvier nous sommes sous des latitudes plutôt clémentes. Nous avons 28 heures à tuer avant le prochain vol pour Tahiti, autant dire une éternité s’il faut attendre, ou alors un bien trop court moment pour jouer aux touristes. Nous n’étions déjà pas très chauds pour sortir de l’aéroport et ainsi dépenser une fortune en transports et hébergement, mais la météo finit par nous convaincre : nous ne sortirons pas. On s’installe donc dans un premier temps sur des sièges juste à côté de la zone d’embarquement : c’est la zone des adieux, les yeux des passagers sont parfois bien mouillés… Puis après prospection pour trouver un endroit où dormir, nous irons nous installer dans l’aire d’arrivée, où on assiste cette fois aux retrouvailles, c’est tout de même plus réjouissant. On découvre aussi par hasard que se trouvent des douches dans cet aéroport, yeahhhhhhhh ! Parce que 72h sans se laver allait rentrer dans notre livre de records. On s’occupe comme un peut : on lit, on observe les gens, on s’occupe un peu du blog, on joue aux cartes, on mange aussi (au Mcdo pour le coup, dans le aéroports, difficile de résister aux fast-foods.)

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Et puis le soir venu, vers 22h heure d’Auckland, vendredi 26 août pour resituer, nous embarquons enfin dans l’avion qui nous conduira à Tahiti. Nous nous endormons (le contraire aurait été étonnant), et 5 heures plus tard, nous atterrissons enfin. Ici il est environ 1h du matin, et on est le … vendredi 26 août.

Eh oui, on vivra donc 2 fois le vendredi 26 août ! En France métropolitaine, il est désormais 12 heures de plus, et non 6h de moins, difficile de s’y retrouver.

On est descendus directement sur le tarmac, l’aéroport de Papeete étant petit. Sophia pensait recevoir un collier de fleurs de la part d’hôtesses, mais non, apparemment c’était uniquement dans ses fantasmes. Mais nous avons quand même droit à un petit accueil en chanson grâce à 3 musiciens/chanteurs, même en cette heure tardive, on est contents.

ON EST A TAHITIIIIIIII !!!!!!!

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Notre copine Anabelle chez qui nous allons séjourner n’habite pas sur Tahiti, mais sur Moorea, l’île à côté, accessible uniquement par bateau et… en journée. Après avoir attendu nos bagages un moment, nous nous rendons au guichet d’information ouvert 24/24 pour connaître les horaires de bateau. La dame ne sait pas, il faut se rendre au port pour avoir l’info ! Pour remettre dans le contexte, il doit être 2h du matin, il n’y a plus un chat dans l’aéroport et seul ce guichet est ouvert. Cette aberration ne sera sûrement pas la dernière du séjour. Nous arrivons à prendre d’autres informations auprès d’une gardienne, le premier bateau devrait partir à 6h.

Nos cerveaux sont complètement déboussolés par les décalages horaires. Entre 2h et 4h du matin, n’ayant pas sommeil, nous jouons aux cartes dans l’aéroport, qui au final ne s’endormira jamais vraiment : il y a des départs dès 3h du matin.

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Puis vers 4h nous entreprenons de gagner le port à pied, à environ 6km de là. A la clé, une bonne marche à la fraîche et une économie de taxi 😉

Sur le chemin, nous sommes surpris de croiser du monde, notamment des joggeurs. Mais ce qui nous surprend encore plus, c’est que tous ces passants nous saluent, nous disent Bonjour (ou plutôt Ia Orana :-). C’est une sensation très étrange pour nous d’entendre parler français, de voir des panneaux en français, des voitures françaises, etc. C’est comme un retour en France, mais pas exactement non plus, c’est très bizarre.

Nous finissons par arriver à bon port, achetons nos billets (12€ chacun pour 30 minutes de traversée, ouch !), puis attendons patiemment le bateau qui doit amener les premiers travailleurs de Moorea sur Tahiti.

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Nous embarquons enfin tandis que le soleil se lève derrière nous, illuminant petit à petit l’île de Moorea, alors en partie recouverte de nuages, la rendant particulièrement charismatique et mystérieuse …

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Thibault

Thibault

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