Paysages à couper le souffle autour d’Ha Giang

Pour nous rendre à Ha Giang, notre prochaine destination, nous devons prendre un premier bus qui nous laisse en bas de la descente de Bac Ha sur une sorte de nationale, afin d’attraper au vol le bus qui vient de Lao Cai. Ce n’est pas ce qui met le plus en confiance que d’attendre un bus à une intersection, mais rassurez-vous le bus passera environ 1h après. Par contre le prix n’est pas négociable, ce sera 150 000 dongs !

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A notre arrivée après une demi journée en bus, je m’aperçois que le prix réel était marqué sur la porte, soit 95 000 dongs. A grands coups de « Lo, lo, lo, lo », qui veut dire « Non, y’a pas moyen » je récupère 40 000 dongs sur les 110 000 indûment payés. Quand on sait que l’on prend un bus public, ces pratiques me dégoûtent.

Si nous sommes venus à Ha Giang, c’est pour y faire une boucle à moto. (Encore ?!?) Nos amis français Mickaël & Céline qui nous ont précédé nous ont indiqué un loueur super sympa, nous partons à sa recherche pour essayer de commencer la boucle dès aujourd’hui. C’était sans compter sur la pluie qui nous oblige à nous arrêter dans un restaurant pour manger. Nous finirons par trouver également un hôtel, et partirons à pied chercher le fameux loueur de scooters Mr Copper, qui ne doit pas être très loin. Nous faisons un grand tour dans la ville, sans le trouver, dommage. Et puis, en revenant sur nos pas on tombe dessus. Comment a-t-on pu le rater ? En réalité, sur sa pancarte principale, il est marqué d’un côté Mr Copper, le nom anglophone et de l’autre Mr Dong, le nom vietnamien. Et en effet, il est super gentil, les scooters sont des Honda tous neufs, il pourra garder nos gros sacs, parfait.

Nous partons le lendemain matin. Comme toujours, je prends un petit sac à dos entre mes jambes et Sophia porte le deuxième sur son dos. Il faut nous rendre à l’immigration pour avoir une autorisation de voyager dans cette région reculée à seulement quelques pas de la Chine. En arrivant il y a foule devant le guichet et personne derrière, les officiers prenant leur thé à côté. Nous décidons d’aller faire un tour prendre de l’essence et de la nourriture. En revenant une heure plus tard, nous aurons notre sésame en 10 minutes. Par contre, nous doutons de son caractère indispensable, puisque ce n’est pas marqué dans les guides, et certains hôtels ne le demandent pas apparemment (ou du moins ferment les yeux quand on ne l’a pas…).

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La route est ensoleillée, nous passons entre les rizières et les champs de maïs. Tout doucement nous montons en altitude. Le paysage vaut vraiment le détour. D’ailleurs il n’y a pas vraiment de ville à découvrir, tout l’intérêt de cette boucle réside dans la route qui passe au travers des monts karstiques.

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Nous prendrons de l’essence dans un coin perdu avant une dernière montée pour atteindre la grande ville de Dong Van. La route est large, il n’y a d’ailleurs qu’une seule route, pas mal de déchets sur les bords, et une impression que les habitants ont été abandonnés à eux-mêmes. Encore un peu que l’on se croirait dans un village de zombies. Quelques kilomètres plus loin, la pluie viendra nous accompagner, il est temps de sortir le poncho ! Nous trouverons par chance, encore une fois, un abri ou plutôt un point de vue pendant quelques dizaines de minutes.

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Nous n’aurons pas trop de mal à trouver de quoi nous loger le soir, malgré ce que peut en dire le Routard. C’est d’ailleurs un point de reproche que nous lui adressons, certains coins peuvent paraître inaccessibles alors que c’est juste qu’il n’y a quasiment pas de tourisme occidental.

Et c’est reparti pour une journée ! Nous voulons atteindre Bao Lac à 100km d’ici, encensé par le Routard (on s’y fie aussi parfois).

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Après un col, je quitte la route principale et prends un petit chemin sur la droite qui me semble être un peu plus en hauteur, il n’est pas très large et il n’y a pas de barrière de sécurité. Et soudain, nous prenons une claque monumentale devant le paysage qui s’offre devant nous : nous voyons à des kilomètres dans la vallée ces versants verdoyants, une rivière coule en bas, et nous sommes tellement hauts que nous distinguons à peine les détails du fond de la vallée. La photo de couple était à faire, mais elle est très fade à côté de ce que nous avons vu !

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La suite de la route est une succession de paysages magnifiques, et de photos avec poncho.

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Nous nous arrêterons à midi manger un fameux bun cha (noodle soup avec du porc grillé au barbecue, miam) dans un petit boui-boui, alors que la patronne tue, déplume et évide un poulet juste derrière nous. Dans ces coins reculés, le drapeau vietnamien flotte dans toute la ville, si ce n’est des fois le drapeau communiste.

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Après le repas, le brouillard s’épaissit, nous voyons une dernière fois des rizières puis plus rien, les scooters qui arrivent en face surgissent au dernier moment. Après avoir poussé encore une dizaine de kilomètres, nous rebroussons chemin, il commence même à pleuvoir. A quoi ça sert de parcourir cette route si on ne voit pas le paysage ? Seule une vraie vue dégagée peut convenir pour l’admirer. Bilan de la journée : 40km…

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Ce sera l’occasion de se poser dans un hôtel lambda, de prendre à manger à emporter et de regarder un match de l’Euro avec des commentateurs locaux. De toute façon dehors il fait froid et il pleut.

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Le lendemain nous n’avons pas le choix, il nous faut rejoindre le point de départ, quelque soit le temps. Nous croisons les doigts.

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Après le barrage on nous indique de tourner à gauche mais la route devient de plus en plus boueuse. Nous avons de gros doutes et plus beaucoup d’essence mais en effet c’était bien là. La route s’améliore puis devient catastrophique. A 60km de l’arrivée, nous passons devant une carrière en activité dont sort un balai incessant de camions. Le problème c’est qu’ils sont chargés au delà du raisonnable, et surtout que la route n’est absolument pas dimensionnée pour eux. Résultat, quand le sol sous la route est humide, cela fait deux gros sillons, et quand elle est plutôt rocailleuse, les camions soulèvent énormément de poussière. Nous mettrons 3h à faire 60km, mais heureusement sans pluie.

Une fois arrivés chez Mr Copper (enfin !), nous ne faisons pas que lui rendre le scooter ; il nous accueille chez lui, sa maman ou belle-maman nous offre des douceurs (en Asie du sud-est, les aïeux vivent avec l’un de leurs enfants, souvent le plus jeune à qui ils ont légué la maison familiale), et il nous dépose ensuite à la station de bus. Adorable.

Ce soir, nous prenons notre premier bus de nuit au Vietnam direction sa capitale, Hanoi.

Thibault

Thibault

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