Jaipur, la ville rose

Ce matin nous prenons enfin le train pour la première fois. Nous sommes dans la catégorie SL, ou sleeper. On se rendra compte par la suite que notre billet de train nous a été facturé deux fois le prix normal, grrrr ! Les compartiments sont ouverts, et disposés comme suit.

D’un côté il y a deux places l’une en face de l’autre, et les dossiers sont rabattables pour former un lit. C’est ce que l’indien à côté de nous a fait. De l’autre côté, deux banquettes se font face, et au-dessus il y a une couchette. Durant la nuit, le dossier de la banquette (sur lequel Sophia est adossée) peut se mettre à l’horizontale, et ainsi faire trois couchettes. Vraiment malin !

En haut il y a trois ventilateurs. Heureusement il ne fait pas trop chaud en ce moment, nous n’en avons pas besoin. Dans les compartiments avec air conditionné, nous aurions payé encore plus cher.

Les paysages sont encore très arides, on se croirait à bord du Darjeeling Limited !

En arrivant nous cherchons de quoi nous loger, heureusement le quartier des hôtels n’est pas très loin de la gare. Par contre beaucoup sont pleins, et nous battons notre record d’établissements visités avant de trouver le bon : 6 !

Le lendemain nous prenons le bus local (on aime bien la complexité, mais surtout le prix…) pour nous rendre à l’Amber Palace. C’est l’ancienne capitale du royaume avant que celle-ci ne soit transférée à Jaipur pour des raisons de manque d’eau. Le palais est encore une fois assez imposant, et la lumière du matin le met bien en valeur. Il est possible de monter en éléphant, moyennant finances bien sûr.

A l’intérieur nous prenons un audioguide qui se révèlera des plus pourris. En voulant être originaux ils ont perdu selon nous le but même d’un audioguide : avoir des informations complètes et pertinentes sur l’histoire du monument. Dans nos oreilles, les dieux ont des grosses voix, et les bâtiments parlent. Genre : « Je suis la salle d’audience, les nobles se rassemblaient autour de moi, … » Tout ça dans un français récité à moitié compréhensible. Autre détail qui montre un certain amateurisme : comme caution pour l’audioguide une photocopie de passeport suffit. Ils ont pas tout compris… Bref dans l’ensemble un fort imposant avec de magnifiques portes et espaces, mais qui mériterait d’être un peu mieux mis en valeur.

Sur le chemin du retour, on monte dans un minibus bondé et on s’arrête près d’un palais sur l’eau, malheureusement laissé à l’abandon. Mais cela n’enlève rien à sa beauté au moment du coucher du soleil.

Le soir pour rentrer nous essayons de prendre un rickshaw. On montre le plan de la ville et où on veut aller, cela doit être à 5-6 km, pas de problème, le prix est négocié à 50 roupies. 1km plus loin il se gare comme si c’était notre destination finale, en faisant mine de ne pas comprendre notre première demande. On descend et on se casse sans payer, faut pas déconner, ni se laisser faire.

Petit aperçu de ce qui nous attend demain matin…

Le lendemain nous allons visiter le City Palace en pleine ville, on récupère un bus de ville qui klaxonne en permanence, je crois que c’est le pire que nous ayons fait. En plus on a l’impression que les klaxons sont dirigés vers l’intérieur ! Croyez-moi, le « Kling kling » maintenant sur les bus et trams français est bien plus agréable.

Jaipur est surnommée la ville rose car tous ses murs sont peints de cette couleur, avec des lignes blanches. La façade du palais des vents est la plus emblématique, elle est à voir le matin lorsque le soleil l’éclaire entièrement.

Le City Palace est dans le même ton de couleur bien évidemment. En y entrant on croise deux français qui nous disent que la route entre Jaipur et Agra a été fermé hier soir à cause de manifestations. On verra bien !

L’après-midi nous déambulons dans l’observatoire. La religion étant très liée à la position des astres, il faut pour cela avoir des moyens de les mesurer. Ces mesures sont on ne peut plus sérieuses, c’est leur interprétation qui ensuite relève de la religion. Un des maharajah a fait construire cet observatoire à la pointe de la technologie de son temps. Certains objets ou monuments sont très simples, d’autres mériteraient carrément quelques heures de théorie pour les apprivoiser. Ci-dessous, le plus grand cadran solaire du monde.

En lisant les informations pour notre prochaine étape, nous constatons que le Taj Mahal est fermé le vendredi. Nous avions eu de la chance avec Mysore, cette fois-ci nous devons changer nos plans. D’autre part, notre score sur l’échelle de Bristol nous incite à prendre du repos. Nous resterons une nuit de plus à Jaipur.