Mumbai

Pour nous rendre à Mumbai, le bus est un sleeper avec la climatisation. De plus les lits possèdent des dossiers si on ne veut pas rester couchés. Nous avons plutôt bien dormi, aidés par la qualité des suspensions, et sûrement aussi par la conscience du chauffeur d’avoir des clients qui veulent dormir dans son bus, en évitant de klaxonner trop ou de faire des freinages trop excessifs.

Vers 9h nous arrivons encore une fois dans un endroit au milieu de nulle part, uniquement occupé par des chauffeurs de rickshaws. Dans les escaliers du bus, ils sont au moins 6 ou 7 à se bousculer pour nous prendre en charge. Cela en est ridicule, pourquoi n’y aurait-il pas une queue entre eux, ou une règle de la profession qui dise « premier arrivé, premier servi » ?

Nous marchons 30 minutes pour trouver la première gare, et comprendre que nous sommes à 20 minutes de train (une sorte de RER) de l’hôtel que nous convoitons. Je fais la queue interminable mais qui avance vite pour avoir nos tickets. Pendant ces 20 minutes de trajet nous constaterons que :

–          Le nombre de personnes dans les couloirs dépasse l’entendement ; si vous ne vous imposez pas, vous restez bloqués (Sophia adore)

–          Il y a des wagons pour les femmes, pour les handicapés, première classe, deuxième classe

–          Il n’y a pas de porte aux wagons, et les indiens restent sur le pas de la porte pour prendre l’air frais. Résultat, vous avez l’impression que le RER est bondé au premier abord

–          Les indiens descendent en marche, et il ne faut pas trainer, car ceux qui montent sont peut-être plus motivés que vous à descendre

–          Les trains sont d’une largeur impressionnante, il y a 3 places de chaque côté du couloir central, mais on tient à 4

–          Ca coûte moins cher que le rickshaw !

Après avoir sué pour aller à l’hôtel, on s’y douche, et on décide d’aller se poser au bord d’une esplanade que l’on a longée en venant. En effet, comme nous sommes dimanche, des centaines de joueurs de cricket prennent possession des lieux, et en plus il y a plein de petits stands de nourriture à l’entrée. Parfait.

Je m’essaye au cricket, Sophia soigne sa notoriété, les demandes affluent de partout, je vais commencer à devenir jaloux.

 Dans les rues on retrouve beaucoup de taxis jaune et noir avec notamment ces vieux modèles, digne des trabans.

En fin de journée, nous tombons sur un festival d’art contemporain, situé dans un parc bien agréable où l’on peut se poser.

Le lendemain nous irons observer les dabawallahs, proche de la gare par laquelle nous sommes arrivés hier. Comme en Inde subsiste ces systèmes de castes ou n’importe qui ne peut pas préparer de la bouffe pour n’importe qui, un immense réseau s’est créé dans toute la ville pour faire en sorte que chacun ait son repas servi vers midi alors qu’il a été préparé le matin chez lui. Nous sommes au nœud principal de ce réseau, où les repas sont acheminés par le train, pour être ensuite redispatchés en fonction du lieu de livraison final, en vélo. Sur les sacs ou les boîtes en inox sont notées des inscriptions à la craie pour que chaque repas soit distribué à la bonne porte.

Nous nous rendons ensuite dans un temple jaïn après avoir marché bien 2 heures. Le jaïnisme est une autre religion de l’Inde issue de l’hindouisme, et dans laquelle la réincarnation se réalise en n’importe quel animal. Il paraîtrait que les plus fanatiques balaient devant eux pour marcher, il ne faudrait pas écraser un aïeul !

Le (1) est surprenant, mais comment vérifier ?

 Nous passons ensuite par un parc assez aéré. Une partie non visible appartient à la communauté parsie, c’est son cimetière. Leur tradition veut que leur corps soit mangé par les vautours pour rejoindre le ciel. Bien sûr, cette partie n’est ni accessible ni visible. Décidemment, l’Inde a énormément de religions qui cohabitent !

On reprend le bus, en ayant eu besoin d’apprendre le numéro en hindou pour confirmer qu’on prend bien le bon. Le 108 est marqué, c’est bon !

Nous faisons un détour par la gare en fin d’après-midi pour en admirer l’effervescence et l’architecture victorienne. Dans ce quartier se trouvent pas mal de bâtiments coloniaux érigés pas les anglais.

Le soir nous décidons de nous rendre au cinéma, il paraît que c’est à voir. Par contre il n’y a pas de sous-titres en anglais, c’est en hindi. Le problème c’est que le film n’avait rien de kitsch et qu’il était très bien produit. On n’a pas tout compris bien entendu mais l’exercice est intéressant. On a quand même des trucs à raconter :

–          Après quelques minutes de projection, il faut se lever pour l’hymne national. Trop bizarre…

–          Certaines fois, les acteurs parlent anglais, comme si leur phrase ne pourrait pas avoir autant d’impact en hindi

–          Même si le film semblait dédié à un public jeune, on a vu de tous les âges dans la salle

–          Les publicités du ministère de la santé invitent à ne pas faire ses besoins dans l’eau des rivières

–          Il y a un entracte, pourquoi n’en a-t-on plus en France ?

Le lendemain nous visitons encore quelques lieux comme la porte des Indes, inaccessible la veille pour des cérémonies de l’Indian Navy. On veut nous prendre en photo, on s’y prête volontiers, on prend bien des photos toute la journée, non ? Il y a aussi des photographes ambulants avec leurs reflexs. Pour les éviter, une solution simple, je sors le mien, toujours plus gros, nananère, et on me laisse tranquille !

Le soir nous prenons un autre sleeper pour aller au Nord, il y a 17h de bus, rien que ça. En attendant tranquillement, on peut encore observer bien des choses !