Temple de Borobudur

Comme nous voulions visiter Java d’est en ouest pendant une quinzaine de jours, et que le parc de Baluran est tout à l’est de Java, il faut maintenant penser à faire quelques kilomètres pour se rapprocher de Jakarta, à l’ouest.

Nous rejoignons le fameux temple de Borobudur après 2 jours de voyage. Il a fallu tout d’abord reprendre un ojek (moto-taxi) pour sortir du parc, puis arrêter un bus qui passe sur la route. Après environ 1 minute d’attente, un bus s’arrête, le prix est local, et les Indonésiens se plient en quatre pour nous trouver une place. Nous essayons tant bien que mal de discuter avec les personnes autour de nous. Ou plutôt ce sont elles qui essaient… Sophia montre à un petit garçon les photos des animaux qu’elle a pu prendre, ses yeux montrent son émerveillement. Nous changeons deux fois de bus, sans attente particulière entre deux, et atteignons Malang vers 16h30. Nous dormons sur place pour prendre le train le lendemain matin, direction Yogyakarta.

Nous y arrivons en fin d’après-midi, mais ce n’est pas fini : il nous faut prendre un dernier moyen de transport pour nous rendre à Borobudur. Le dernier bus part d’une gare routière au nord vers 16h30, et il est déjà 16h… Les taxis nous proposent 100 000 la course à la sortie de la gare, et ne veulent pas mettre le compteur en marche. On fait quelques mètres à pieds pour trouver un taxi réglo. Prix de la course au compteur : 46 000. Je ne vous fais pas un dessin.

Bon, malheureusement en arrivant à la gare routière on apprend que le dernier bus est déjà parti. Par chance nous rencontrons un couple d’espagnols qui est dans le même cas que nous et qui a déjà négocié le prix d’une voiture partagée. Ils sont contents de nous voir arriver, et nous aussi, tout le monde s’en sort pour un bon prix ! Nous accrochons bien avec Jaume et Isabelle, ils ont la trentaine, viennent de passer un an en Nouvelle-Zélande, et parcourent l’Asie sur le chemin du retour. Ils ont déjà réservé sur place, et nous comme d’habitude, n’avons pas trop regardé où nous allions nous loger. On se rend avec eux à cette guesthouse un peu éloignée du centre, les chambres sont vraiment propres, le petit-déjeuner est inclus, et le prêt de vélos aussi. Parfait, on prend ! On adore quand c’est aussi simple et qu’on se laisse porter par les évènements.

Le temple de Borobudur se visite avec la lumière du matin, paraît-il que c’est le mieux. Pour avoir le privilège d’y être au petit matin (4h), il faut ajouter 20€ aux 16€ du prix d’entrée. On hallucine un peu quand même. L’entrée au Taj Mahal ne coûte que 10€ à côté de ça… On se limitera à l’entrée standard.

Après nous être levés vers 5h10, pris un petit-déjeuner et avoir enfourché les vélos à la lueur de la frontale, nous arrivons sur place vers 6h. Le site est dans le brouillard et il n’y a pas trop de monde, nous sommes vendredi matin.

Nous découvrons enfin ce temple gigantesque qui, vu du ciel, représente un mandala. Il est disposé en escaliers comportant 7 étages successifs. Les étages inférieurs sont carrés alors que ceux du haut sont ronds, représentant la perfection du nirvana bouddhique. Les moines bouddhiques peuvent effectuer une longue procession en spirale en montant les étages un par un. Nous n’en verrons pas, car pour rappel l’île de Java est principalement musulmane, autant dire que ce temple n’est plus très actif religieusement. Ce temple a été construit il y a 1200 ans mais fût rapidement abandonné, la religion musulmane prenant le dessus au cours des différentes guerres de pouvoir. Ce n’est qu’au milieu du XIXème siècle qu’il a été redécouvert par les néerlandais lors de leur colonisation. Ils ont quand même mis un mois et demi à le trouver dans la jungle, il était recouvert de cendres volcaniques et de végétation.

Ce temple est imposant, mais après être allés à Bagan et Angkor Wat, nous sommes moins impressionnés. Sommes-nous blasés ? Je ne crois pas, c’est juste que ce site est plus petit que les autres par sa superficie, et que des bouddhas nous en avons vu des centaines (au moins !) pendant 4 mois au cours du voyage !

En sortant du temple nous sommes obligés de passer devant toutes les échoppes de souvenirs par un chemin qui n’en finit plus. Apparemment avec le prix d’entrée ils ont pu se payer un consultant Ikea !

Comme nous sommes en vélo, c’est l’occasion d’aller se balader autour du temple, et de visiter les fabriques locales : usine de tofu, fabrique de miel et poterie. Taux de visite de 33% uniquement puisque la fabrique de miel n’est pas visitable mais Gilles en achète un peu pour le matin, et la poterie étant payante, nous nous abstenons car on sait comment ça marche.

Nous trouvons difficilement des bières dans un supermarché pour notre apéro du soir. Le vendeur est bien content que je les mette directement dans mon sac à dos. Nous rentrons fatigués de cette journée bien remplie, nous jouerons un peu aux cartes, avant d’aller nous coucher pour se lever encore une fois aux aurores le lendemain matin pour aller à un point de vue sur le temple. Nous avons décidé de rester un jour de plus pour plusieurs raisons. L’atmosphère et le cadre sont agréables, nous pouvons prendre les vélos pour aller nous balader, et cela permet de ne rester qu’une seule nuit dans la grande ville Yogyakarta au lieu de deux. Nous devons dire au revoir à Jaume et Isabelle, mais nous les reverrons, c’est sûr.

En bas de la montée nous attend un parking pour poser les vélos, ainsi qu’un petit péage bien évidemment. Il y a quand même du monde à cette heure-ci, il semblerait que ce site fasse partie des tours organisés par les agences de voyage. Le soleil se lève tout doucement sur les deux volcans au loin. C’est beau comme un lever de soleil, et le Borobudur, tout petit, semble presque perdu dans cette immensité de jungle.

L’après-midi nous mangerons du poisson dans un restaurant un peu à l’écart de la ville. Nous pensions commander une quantité raisonnable de poisson, mais Sophia et moi avons eu une carpe chacun ! La campagne autour du temple est vraiment belle, avec ses cocotiers au milieu des rizières, et la montagne en toile de fond. Nous en aurons bien profité.